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Un peu d'histoire

Un héritage agé de 120 ans

Le vallon de Pézanin, situé aux confins des monts du Beaujolais et du Charollais sur la commune de Dompierre-les -Ormes, offrait au XIXème siècle, un paysage de bocage avec ses prairies, son étang et son moulin.

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Le rêve d'un botaniste

En 1903, Philippe de VILMORIN propriétaire du château d’Audour tout proche, choisit ce beau vallon aux pentes d’expositions diverses pour y créer sur 27 ha un arboretum. Il est alors destiné à recevoir des collections d’espèces ligneuses provenant du monde entier en vue « d’étudier l’acclimatation et l’utilisation sur une vaste échelle, et dans des conditions sylvestres, d’un grand nombre d’essences forestières et ornementales ».

Dès sa création, l’arboretum est divisé sur la plus grande partie de sa surface en carrés de 4 ares (20m*20m) délimités à chaque angle par des bornes en pierres numérotées sur leurs quatre faces. On retrouve 450 bornes d’origine portant 1893 numéros.

Les plantations, dont les premières datent de novembre 1903, se sont poursuivies régulièrement de 1904 à 1914. Interrompues par la guerre, elles ont repris en 1918 pour cesser à peu près totalement en 1923. Plus de 70000 sujets appartenant à plus de 1100 espèces ou variétés ont été plantés en vingt ans.

Afin de connaitre les limites écologiques de nombreuses espèces non connues localement, les introductions ont été voulues non sélectives. A ce titre, Pézanin peut être considéré comme un arboretum dit d’élimination.

Philippe de Vilmorin

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Une station de recherche

Pratiquement laissé à l’abandon à partir de 1923, l’arboretum a été acquis en 1935 par l’Etat et sa gestion a été confiée à la Station de Recherche de l’Ecole Forestière de Nancy. De nouvelles plantations furent entreprises avec une orientation plus forestière, compte tenu des résultats acquis et des enseignements qu’il était possible d’en tirer. L’objectif de gestion était alors d’étudier les essences qui avaient le mieux réussi (Abies grandis, Abies nobilis, Abies nordmanniana, Thuya plicata, Tsuga hétérophilla, Quercus rubra…), de comparer les provenances de certaines espèces (Pseudotsuga douglasis) et d’étudier différentes méthodes d’installation de plants.

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Une histoire forestière

L'arboretum couvre 25 ha, dont 5 ha de plan d'eau. Le climat est celui des contreforts du Massif Central et plus particulièrement du Beaujolais forestier. Il est plus rude qu'à Mâcon, mais plus doux que dans les hautes chaînes (Forez, Pilat etc...). Les sols sont cristallins, très favorables à la forêt. Historiquement, celle-ci n'était représentée, comme ailleurs en Beaujolais, que par de médiocres peuplements de Chêne rouvre, Châtaignier, Merisier. Les vestiges en sont rares dans l'arboretum.  L'arboretum a changé 3 fois de mains pendant le XXe siècle. Cette instabilité a compliqué sa gestion. Bien que rigoureusement carroyées et bornées een carérs de 20x20m, les placettes végétales ont grandi, vieilli avec des fortunes diverses. Des essences marginales végètent ; certaines, dynamiques, (Douglas, Sapin de Vancouver, Sapin de Grèce) se multiplient vigoureusement et menacent l'existence d'arbustes moins robustes. Le vent, les maladies, les insectes, le changement climatique et les tempètes créent des trouées.Les gestionnaires successifs ont comblé les vides de façon irrégulière, acceptant parfois la disparition de telle, ou telle espèce, sous la frondaison mortelle d'un concurrent plus fortuné. La savante organisation de 1903, un groupe d'espèce par carré de 20 m sur 20 m, a évolué vers une futaie jardinée où s'enchevètrent bouquets d'essences variées : japonaises, chinoises, américaines, coréennes, mandchoues ou-plus prosaïquement-européennes ! Le massif forestier comprend deux ensembles :

  • 1 - Autour du lac, une collection botanique (arbres et arbrisseaux) dont l'identification est refaite peu à peu. Il y existe environ 150 espèces.

  • 2 - Sur les versants, un arboretum forestier dans lequel une cinquantaine d'essences de reboisement de la plus commune à la plus rare sont cultivées en peuplement.

​​Il en résulte immédiatement un double enseignement :

  • le botaniste peut étudier chaque espèce sur des critères morphologiques et prendre par exemple croquis et photos.

  • le forestier peut mesurer (au propre comme au figuré), les résultats, en boisement, d'essences aussi diverses que le Tsuga, le Pin maritime, ou l'un des chênes américains. Cet enseignement concentré sur 25 hectares est considérable.

 

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